Les Duchats - Récits et Photos de voyage

Une semaine en Toscane

20 September 2018

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Après trois jours passés en Ligurie dans les Cinque Terre, nous voilà repartis sur les routes pour sillonner la Toscane. Des villes aux richesses architecturales incomparables, des paysages vallonnés où se dressent çà et là la silhouette rectiligne des cyprès, une gastronomie qui sent le soleil… Andiamo ! on vous raconte tout sur notre semaine en Toscane !

Florence

Nous sommes restés 3 jours à Firenze, ce qui nous a laissé le temps de flâner mais aussi de faire quelques visites. On ne dressera pas la liste de tout ce qu’on a vu, et encore moins de tout ce qu’il y a à voir, il y en aurait pour plusieurs jours de lecture ! Nous nous limiterons à nos coups de coeur. Pour le reste, vous pourrez jeter un oeil ici.

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Panorama de la ville depuis la Piazzale Michelangelo

Commençons par le symbole de Florence, le Duomo, de son vrai nom Cattedrale Santa Maria del Fiore. C’est la troisième plus grande église du monde (153 m de long sur 90 m de large au niveau du transept), après Saint-Pierre de Rome et Saint-Paul de Londres. Elle a été construite en marbre tricolore (blanc, vert et rouge) et les décors sont vraiment époustouflants. Durant la construction, les nefs et les voûtes restèrent à ciel ouvert pendant 40 ans, aucun architecte ne sachant bâtir l’immense coupole octogonale prévue par Arnolfo di Cambio, le premier architecte en charge de ce chantier pharaonique. Plusieurs architectes se succédèrent, mais ce n’est que 100 ans après la mort de di Cambio, en 1418, que Filippo Brunelleschi trouva la solution : un dôme circulaire, divisé en deux coques pour l’alléger. Celui-ci pèse tout de même 26 000 tonnes pour une hauteur de 55 mètres ! C’est la plus grande coupole du monde. Sur la Piazza del Duomo, vous pourrez également admirer le campanile (84 m de haut) et le baptistère, dont les trois portes en bronze sont magnifiquement sculptées.

Autre sculpture remarquable en bronze : la célèbre fontaine del Porcellino. Accolée à la Loggia del Mercato nuovo, un marché couvert à hautes arcades, cette statue de sanglier porterait bonheur lorsqu’on lui touche le groin. Encore mieux, si vous glissez une pièce sur sa langue et qu’elle tombe dans les rainures de la fontaine, vous serez assurés de revenir un jour à Florence !

Nous avons continué notre chemin jusqu’à la Piazza della Signoria, devant le Palazzo Vecchio. Ce palais-forteresse a été édifié au début du XIVe siècle par Arnolfo di Cambio (encore lui !). Il fut le siège du pouvoir florentin jusqu’à ce que les Médicis s’établissent au Palazzo Pitti. Puis il servit de siège à la Chambre des députés de 1865 à 1871, au moment de l’unification de l’Italie. Aujourd’hui, la mairie de Florence y est installée, mais une partie du bâtiment se visite (vérifiez avant d’y aller qu’aucun évènement n’entraine la fermeture de certaines salles au public). Nous avons ainsi pu grimper dans la Torre di Arnolfo, qui domine la ville de ses 94 m de haut, offrant une vue à 360 degrés. Nous avons été impressionnés par la Sala dei Cinquecento, la salle des Cinq-cents, avec ses 54 m de long par 23 m de large, pour une hauteur de 18 m. Elle a été construite en 1494 sur l’ordre de Savonarole, après qu’il eut chassé les Médicis du pouvoir pour fonder une République. Elle devait accueillir les 500 membres du Grand Conseil. À l’époque, elle ressemblait énormément à la salle du Maggior Consiglio dans le Palais des Doges à Venise. Petit coup de coeur aussi pour la Sala delle mappe geografiche avec son globe central et ses 53 cartes peintes au XVIe siècle sur les portes des armoires, qui permettent d’avoir un petit aperçu des connaissances géographiques de l’époque.

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Le Ponte Vecchio

En sortant du Palazzo Vecchio, on peut rejoindre les rives de l’Arno par le Piazzale di Uffizi. On a alors une vue d’ensemble sur le célèbre Ponte Vecchio. C’est le plus vieux pont de la ville, l’armée allemande ayant fait sauter tous les autres en août 1944. Sa première construction, en bois, date de l’empire romain mais il a été reconstruit en pierre en 1345 suite à une crue. A cette occasion, des boutiques furent construites de part et d’autre de la rue. Jusqu’au XVIe siècle, elles furent occupées par des bouchers et des poissonniers qui déversaient leurs déchets dans l’Arno, dont les eaux se coloraient alors en rouge sang. Ce spectacle peu ragoûtant, ainsi que les odeurs nauséabondes, finirent par exaspérer les Médicis qui remplacèrent les commerçants par des bijoutiers et des joailliers, encore là aujourd’hui.

Au-dessus des boutiques passe le Corridor de Vasari. Il s’agit d’un passage secret reliant le Palazzo Vecchio au Palazzo Pitti. Il fut construit en 1565 par l’architecte Giorgio Vasari sur la demande de Cosme Ier, duc de Florence. Il permettait à la riche et puissante famille de Médicis de se prémunir des tentatives d’attentats en évitant de descendre dans la rue, et de pouvoir ainsi traverser sans escorte l’Arno par le Ponte Vecchio. Il passe notamment par la Piazza Santa Felicita, au-dessus du portique de l’église, permettant ainsi à Cosme d’assister à la messe sans être vu.

Non loin du Ponte Vecchio se trouve le Musée Galileo, musée de l’Histoire des Sciences. Il abrite une des plus riches collections d’instruments scientifiques du monde. La visite a beaucoup plu à Antoine. De mon côté, j’ai regretté le manque d’explications sur la fonction des divers instruments. Des vidéos sous-titrées en anglais fournissent quelques informations mais je pense que si vous vous intéressez vraiment aux sciences, la visite guidée pourra peut-être vous en apprendre plus.

En suivant l’Arno vers l’est, on arrive dans le quartier de Santa Croce. La basilique du même nom est célèbre pour les tombeaux qu’elle renferme : Michel-Ange, Galilée, Machiavel et bien d’autres. L’édifice a été bâti au XIIIe siècle mais la façade en marbre a été ajoutée au XIXe. Une des spécialités de Florence est le travail du cuir. Après la Seconde Guerre Mondiale, les moines franciscains installés dans le monastère jouxtant la basilique ont fondé la Scuola del Cuoio, l’École du Cuir, dans le but d’apprendre un métier aux orphelins de guerre. Aujourd’hui, des jeunes du monde entier viennent encore acquérir ce savoir-faire. Antoine est reparti de là avec une belle ceinture en cuir, retaillée sur mesure devant nous par un élève.

Si vous cherchez un peu de verdure, il vous faudra traverser l’Arno pour rejoindre les jardins de Boboli, derrière le Palazzo Pitti. L’entrée est gratuite pour les Florentins mais il vous en coûtera 7 euros pour accéder à ce parc de 45 000 mètres carrés agrémenté de fontaines et de statues. Les jardins ont été créés en 1550 lorsque les Médicis ont acquis le Palazzo Pitti. En prenant un billet combiné à 13 euros, vous aurez également accès aux jardins de la Villa Bardini. Malheureusement, nous n’y sommes pas allés à la meilleure saison, il n’y avait plus beaucoup de fleurs. Mais d’après les photos, l’endroit doit être magnifique pendant le printemps et l’été.

Après toute cette marche, il était important de reprendre des forces ! Salé ou sucré, il y a plein de bonnes choses à goûter à Florence. Pour avoir un petit aperçu de la gastronomie locale, allez faire un tour au Mercato Centrale di San Lorenzo, au nord de la Piazza del Duomo. Ces halles, datant du XIXe siècle, abritent sous leur charpente métallique mille et une gourmandises. Au rez-de-chaussée, on trouve un marché traditionnel assez touristique mais proposant des produits de qualité. Au premier étage, une multitude de comptoirs proposent de bons petits plats à déguster sur place.

On vous conseille aussi : Hostaria Il Desco, pour ses pasta et ses desserts excellents, dans une petite rue au calme, et Gustapizza, qui ne propose que des pizzas à déguster sur place ou à emporter (choix restreint mais pizzas délicieuses).

Hébergement : nous avons choisi un appartement Airbnb à l’extérieur du centre, dans un quartier calme et bien desservi par les bus.

Sienne

Sienne, rivale historique de Florence, est perchée à la jonction de trois collines. L’intérieur de la ville médiévale est enserrée dans des fortifications du XIVe siècle. Les petites rues sinueuses et pentues méritent bien qu’on s’y balade une journée entière.

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Première étape obligatoire : la Piazza del Campo. Cette place inclinée est pavée de briques en chevrons, organisées en neuf bandes pour rappeler les Nove, ces neuf seigneurs qui gouvernaient la ville aux XIIIe-XIVe siècles. En contrebas de la place se trouve le Palazzo communale, qui abrita de tout temps le gouvernement de Sienne. La mairie y est encore installée aujourd’hui. Une partie a également été transformée en musée. Sur le côté du palazzo se dresse la Torre del Mangia (102m), qui vous permettra d’avoir un panorama magnifique sur la ville, si vous avez le courage de grimper ses 400 marches.

Autre étape incontournable, le Duomo. Construit au plus haut de la ville, l’édifice est entièrement recouvert de marbre, avec une alternance de bandes noires et blanches. Ce style mauresque a été importé par les Arabes, qui commerçaient à l’époque dans la région. La construction aurait commencé au XIIIe siècle mais le projet initial était pharaonique. Un peu trop d’ailleurs, puisqu’au milieu du XIVe siècle, en raison de la peste et de l’instabilité des structures portantes du bâtiment, il fut décidé de stopper les travaux. Le Duomo actuel, qui mesure tout de même 90m de long, n’est en fait que le transept gauche du projet de départ!

Et comment parler de Sienne sans parler du Palio ! C’est la course de chevaux la plus célèbre du monde. Elle voit s’affronter deux fois par an 10 des 17 contrade de la ville. Les contrade sont des quartiers du centre historique qui possèdent chacun son emblème animal (tortue, dauphin, éléphant, dragon, escargot,…) et son drapeau, ses couleurs, son hymne, sa façon de rouler le tambour, mais aussi son écurie, son église et son prêtre (pour bénir le cavalier et son cheval). Pour chaque course, la Piazza del Campo est recouverte de sable et on aménage une piste en forme de cercle, à l’intérieur et à l’extérieur duquel seront placés les spectateurs. Les 10 contrade participantes sont tirées au sort, et chaque contrada participante se voit attribuer un cheval, également par tirage au sort. Les jockeys, souvent d’origine sarde, sont payés une fortune par les contrade. Certes la course est courte (3 tours de piste, soit moins de 2 minutes), mais très dangereuse : les jockeys montent à cru, le terrain est incliné et tous les coups sont permis. On peut par exemple faire tomber l’adversaire de son cheval en tirant sur sa casaque ! Mais le gagnant reste le premier cheval arrivé, avec ou sans cavalier. Petit aperçu vidéo par ici.

Restaurant conseillé : La sosta de Violente, et ses gnocchi au pecorino qui déchiiiirent !

Hébergement : nous avons choisi une petite maison Airbnb à 15 minutes de Sienne, ayant une belle vue sur la campagne.

Pise

Alors bien sûr, à Pise, il y a la célèbre tour penchée mais pas que. La tour se trouve sur la Piazza dei Miracoli, la place des Miracles, en compagnie de deux autres monuments en marbre blanc : le Duomo (cathédrale) et le Battistero. L’ensemble est grandiose. Vous vous en doutez, il y a du monde partout, en train de prendre des selfies ou des photos de gens faisant mine de retenir la tour… Nous avons trouvé un moyen d’échapper à la foule en montant sur les murailles médiévales qui entourent une partie de la place.

Le reste de la ville mérite aussi un coup d’oeil, avec ses ruelles, ses petites places, ses palazzi, ses églises et ses musées. Petite info historique : l’université de Pise, fondée en 1343, fut une des premières d’Europe. Aujourd’hui, les étudiants représentent un tiers de la population de la ville.

Lucques

Le centre de Lucca est entouré par des kilomètres de murailles en brique rouge datant du XVIIe siècle, aujourd’hui aménagées en promenades arborées. Il est également très agréable de se balader dans le coeur de la ville. Le Duomo, ou cathédrale San Martino, est remarquable avec sa riche façade en marbre sculpté. Elle présente trois rangées de colonnades, dont le décor diffère pour chacune d’elles. Lors des marchés qui se tenaient au pied de la cathédrale, les acheteurs de tissages en soie s’inspiraient des motifs géométriques des colonnes pour passer commande.

N’hésitez pas à pousser jusqu’à la piazza del Mercato, ou piazza Anfiteatro, une place vraiment originale avec sa forme ovale et ses façades légèrement concaves. Cette particularité est due au fait que les maisons sont construites sur les ruines des anciennes arènes romaines du IIe siècle.

Restaurant conseillé : Pizzicheria La Grotta, épicerie-restaurant au coeur de la piazza del Mercato.

San Gimignano

San Gimignano, inscrite au Patrimoine mondiale de l’Unesco, est restée quasiment la même depuis le XIVe siècle (les touristes en plus). La cité aux 14 tours se dresse au somment d’une colline, ce qui lui donne une vue imprenable sur la campagne environnante. La hauteur de ces tours-maisons, caractéristiques de l’époque médiévale, était proportionnelle à la richesse de leur commanditaire. La plus élevée encore visible est la Torre Grossa et fait 54 mètres de haut. A l’origine, la ville comptait jusqu’à 74 tours.

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Les places du Duomo et della Cisterna, au coeur de la ville, sont à voir mais n’hésitez pas à vous en écarter pour vous balader dans les petites ruelles moins fréquentées. Plus à l’est, la Rocca di Montestaffoli, une forteresse du XIVe siècle, offre un magnifique panorama sur la campagne.

Restaurant conseillé : Locanda Di Sant’Agostino, petite terrasse sur la place du même nom, à l’écart de la foule. Bruschette et desserts excellents!

Volterra

Comme San Gimignano, Volterra est perchée sur une colline. C’est l’une des plus anciennes cités bâties par les Etrusques, peuple ayant précédé les Romains. Il reste quelques traces du passages de ces deux civilisations dans la ville : l’Acropoli etrusca dans le Parco archeologico Enrico Fumi, le Teatro romano et ses thermes (bien visibles depuis les remparts), ou encore l’ancienne citerne romaine.

Restaurant conseillé : Il Sacco Fiorentino

Sur les routes de Toscane…

Nous avons passé notre dernier jour en Toscane sur les routes. Nous avons commencé notre road trip aux aurores pour assister au lever de soleil près de San Quirico d’Orcia. La pluie étant tombée la veille, la campagne était noyée dans la brume. Voici un aperçu d’un des plus beaux paysages toscans, qu’on voit souvent sur les cartes postales :

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Nous avons ensuite poursuivi notre route dans le Val d’Orcia, vers l’Abbazia di Sant’Antimo, une abbaye fondée par Charlemagne à la fin du VIIIe siècle. Elle se trouve près de la Via Francigena, le réseau de chemins empruntés jadis par les pèlerins français pour rejoindre Rome. Cette voie traverse la Toscane de part en part, vous la croiserez à de nombreuses reprises. Nous n’avons pas pu entrer dans l’abbaye car elle n’ouvrait qu’à 10h, mais nous avons pu profiter pleinement des environs, étant donné que nous étions seuls… ce qui fut assez rare pendant le séjour !

Nous nous sommes ensuite arrêtés ici et là, pour visiter un petit village médiéval, pour admirer le panorama sur le bord de la route… Nous avons choisi Pienza, Monticchiello et Montepulciano, mais les jolis villages ne manquent pas, il y a de quoi faire pour plusieurs jours ! Nous sommes ensuite remontés vers le nord, vers la région des Crete Senesi. Après un arrêt à l’Abbazia di Monte Oliveto Maggiore, nous avons décidé d’aller voir le coucher de soleil près d’Asciano, sur un spot bien connu des photographes.

À savoir

La route

  • Dans la plupart des villes et villages, le centre est interdit à la circulation touristique. Certaines communes se sont dotées de caméras à lecture de plaques donc faites attention ! Mieux vaut se renseigner avant de partir pour trouver un parking (si possible gratuit) en périphérie.
  • Le trajet depuis la France est principalement constitué d'autoroutes. Côté italien, sachez qu'elles sont payantes et pas toujours en très bon état. Nous avions plus de 10h de route depuis Limoges, nous avons donc décidé de faire le trajet en deux fois, à l'aller comme au retour, en nous arrêtant une nuit dans une chambre d'hôtes de Gravere (Alla Bastilla - accueil sympa et maison atypique, on conseille). Nous avons également choisi d'éviter le tunnel du Fréjus. Nous sommes passés par le col du Mont Cenis : ça tourne mais on en prend plein les yeux !

Les visites

  • L'entrée de la plupart des églises est payante et une tenue correcte est exigée, à savoir pas de short ni de débardeur. Dans certains lieux, vous pouvez emprunter un tissu pour couvrir vos jambes ou vos bras nus. Etant donné qu'il faisait 30°C lors de notre voyage, nous ne sommes pas entrés dans beaucoup d'églises...

Les restaurants : voici quelques infos valables dans toute l’Italie.

  • Le service est compris dans les prix mais vous devrez ajouter environ 3€ par personne pour le couvert et le pain.
  • Sachez qu'on ne sert pas de carafe d'eau du robinet. Si vous voulez boire de l'eau, ce sera forcément en supplément et en bouteille.
  • N'hésitez pas à commander des plats à partager. Si en France cette pratique est rarement admise, elle est très fréquente en Italie, que ce soit pour une planche de charcuterie, une pizza, un plat de pâtes ou un dessert.

Septembre 2018